Agora expose ses pistes pour réduire les intrants et le stress hydrique
Au cours de la visite de sa plateforme d’essais, rebaptisée « Les Estivales de l’Agroexpé 2023 », mercredi 7 juin à Catenoy (Oise), la coopérative Agora a fait un tour d’horizon des solutions explorées pour permettre aux agriculteurs d’adapter leurs assolements et leurs pratiques aux marchés, à la baisse des intrants et au contexte climatique.
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5 500 microparcelles réparties en trois parcours de chacun quatre ateliers, Agora avait mis les bouchées doubles sur sa plate-forme de Catenoy (Oise) pour identifier les itinéraires et les cultures les mieux adaptés aux défis de l’agriculture. « Notre objectif est de maintenir la productivité et la qualité du blé, tout en réduisant les intrants, explique Emmanuel Letesse, responsable du pôle agroécologie d’Agora. La première clé d’entrée est la variété. »
« Cette année, des nouveautés comme Pondor, Celebrity, KWS Perception, LG Abilene, Su Addiction, Intensity… ont été remarquées, ajoute Aymeric Dezobry, responsable du service semences à la coopérative. Il est important de ne pas faire reposer la récolte que sur les trois variétés les plus cultivées, Chevignon, KWS Extase et Complice. » Les mélanges de variétés de blé représentent également aujourd’hui entre 5 et 6 % de la collecte de la coopérative.
Des intercultures courtes entre deux pailles
Parmi les autres pistes pour réduire le recours aux intrants, Agora teste également les couverts en intercultures courtes, entre deux pailles, avec des mélanges d’espèces dont des légumineuses. « Nous travaillons aussi le pilotage de l’azote et le fractionnement des apports d’engrais en orges », précise le responsable agroécologie.
Pour répondre à la demande des industriels, la coopérative propose d’ailleurs des contrats spécifiques, comme des orges de printemps avec une teneur en protéines élevée, 11,5 %. Agora va en produire cette année 17 000 tonnes pour le brasseur Budweiser.
S’adapter au changement climatique
Les 300 agriculteurs présents ont pu constater les difficultés dans la région à produire du tournesol, pris pour cible par les oiseaux, alors que la culture était pressentie comme l’une des plus intéressantes pour faire face au changement climatique. « Les pois d’hiver et l’orge d’hiver semés à l’automne apportent déjà des solutions pour déplafonner les rendements et permettre aux cultures de réaliser une grande partie de leur cycle avant les coups de chaleur de juin, indique Emmanuel Letesse. Nous étudions aussi la faisabilité du blé dur sur notre territoire. »
Autre contrainte rencontrée cette année par les agriculteurs de l’Oise : le désherbage des céréales. « C’est une réelle préoccupation, souligne Thierry Dupont, président de la coopérative. Certains ont même été contraints de broyer, ensiler ou couper pour la méthanisation des parcelles entières de blé. »
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